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Les aérodromes soviétiques de R.D.A. étaient essentiellement d'anciennes bases aériennes
de la Luftwaffe qui furent aménagées, agrandies et modernisées en fonction de l'évolution des
appareils et des doctrines d'emploi (pistes en dur; rallongement de ces dernières; aménagement des taxiways;
aires de dispersion; hangarettes blindées; dépôts pour munitions nucléaires etc.).
Ainsi, les vieilles infrastructures héritées de la Luftwaffe nazie telles que certains
hangars, les tours
de contrôle ou encore les bâtiments de la zone vie étaient toujours en place et
opérationnelles, même si leur aspect extérieur laissait parfois à désirer aux yeux
d'un occidental. Il existait de rares exceptions comme à Tutow, où la plupart des
bâtiments dont la tour de contrôle étaient de construction récente. Les aérodromes
de Allstedt, Brand, Cochstedt, Gross Dölln, Mahlwinkel et Sperenberg furent quant à eux construits après
1945.
En juillet 1975, 24 Su-7 du 497.IBAP de Grossenhain furent déployés sur
l'aérodrome de réserve situé à Hassleben (ci-contre). La même année, des MiG-21bis du 296.IAP
d'Altenburg opérèrent au départ de Reinsdorf. © USMLM.
24 Su-7 of the 497.IBAP from Grossenhain were deployed in July 1975 to Hassleben reserve
airfield (this picture). The same year, MiG-21bis of the 296.IAP from Altenburg were observed at Reinsdorf.
© USMLM.
De nombreux aérodromes, parfois civils mais le plus souvent anciennement militaires, servaient de pistes de secours,
ainsi que de bases de déploiement et de dispersion en cas de conflit. Des régiments y étaient régulièrement déployés,
comme à Reinsdorf, pour des périodes allant de plusieurs jours à plusieurs semaines.
Etant donné la capacité des machines soviétiques à opérer depuis des surfaces
sommairement aménagées, la plupart de ces aérodromes ne disposaient que d'une piste en herbe.
Des portions d'autoroute où se tenaient régulièrement des exercices - parfois mixtes 16.VA et
LSK/LV - constituaient autant de pistes de désserrement en temps de guerre.
Près de 200 points d'atterrissages pour hélicoptères étaient disséminés
sur tout le territoire comme sur les champs de manoeuvre, les garnisons, les centres de commandement
ou encore les postes de détection radar de la défense anti-aérienne
(voir également le chapitre consacré aux Mi-24).
Certaines bases d'hélicoptères de l'Aviation de l'Armée comme celle de Mahlwinkel jouissaient de longues pistes, témoins
d'une époque où des avions opéraient depuis ces mêmes plateformes. D'autres, telles que Nohra, ne furent
jamais occupées que par des voilures tournantes pendant la période soviétique.
A défaut d'une longue piste, ces casernements disposaient
d'une courte bande en dur permettant aux équipages d'effectuer le décollage roulé traditionnel des
hélicoptères soviétiques.
Outre les champs de tir de la Mer Baltique (voir > Les remorqueurs de cibles),
plusieurs polygones de tir air-sol étaient à disposition des appareils du Groupe des Forces Soviétiques en Allemagne
pour le bombardement, le tir de missiles air-sol (1) ou le tir canon.
De plus, les appareils du GSVG survolaient également les terrains d'entraînement terrestres de l'Armée Soviétique (sans
nécessairement faire usage des armes) lors
de grands exercices telles que les manoeuvres "Zapad" (Ouest) ou à l'occasion d'exercices spécifiques.
Le champ de tir air-sol le plus connu était situé près de Wittstock
(2) - il était appelé à l'Ouest Gadow-Rossow, du nom des deux villages
proches du polygone.
Un aérodrome factice de type OTAN
(qui présentait certaines similarités avec Bitburg AFB en République Fédérale d'Allemagne) avec une piste de 2800 mètres de long,
ses taxiways et ses aires de dipersion avait été tracé sur le sol. Des avions déclassés vraisemblablement en provenance
d'Allemagne mais peut-être également d'URSS,
y avaient été amenés afin de servir de cible. Seuls quelques Yak-27 et surtout des MiG-17 - ces derniers aux couleurs de la défunte
organisation paramilitaire du DOSAAF (3) - y ont été observés lors des dernières
années de présence des troupes russes. Ces cellules ont ensuite été transferées à Rangsdorf pour y être détruites.
Rendez-vous sur cette page pour télécharger
trois fichiers Google Earth qui vous permettront de localiser et visualiser les
aérodromes, les pistes d'autoroute, l'espace aérien avec ses zones interdites par exemple au-dessus des champs de tir et plus encore.
Un conseil, ne vous pressez pas et choisissez bien les options à afficher, sinon vous serez submergés d'informations.
Téléchargez ce fichier intitulé "wittstock_range" pour Google Earth
montrant l'emplacement des différentes cibles et
bâtiments situés sur le champ de tir de Wittstock, ainsi qu'une superposition de la base de Bitburg - fichier créé
par Manfred Bischoff.
notes
(1)
Des campagnes de tir de missiles air-sol bons de guerre avaient lieu généralement une fois par an pour chaque unité - les observateurs occidentaux ont noté
l'emploi régulier de missiles air-sol à partir du milieu des années 80.
Toutefois, seuls les missiles à guidage laser ou radio étaient tirés sur les territoires du pacte de Varsovie.
Ainsi, le polygone de Wittstock n'était homologué que pour les missiles Kh-25L/ML et Kh-29L/T à guidage laser et radio (Su-17, Su-24, Su-25 et MiG-27)
ainsi que pour les missiles à guidage radio Kh-23/M (Su-17M3, Su-24 et MiG-27).
Le tir de missiles anti radar nécessitait un déploiement en Union Soviétique pour utiliser des polygones de tir dédiés
tels que celui de Telemba près de Tchita.
(2) Le polygone de Wittstock devait à l'origine être repris par la Bundeswehr.
L'opposition de la population locale a finalement abouti au retrait de ce projet au cours de l'été 2009.
Reportage photo ici.
(3) Dobrovolnoe Obchtchestvo Sodeistviya Armiy Aviatsiy i Flotou, ou
Société de Volontaires pour la Coopération avec l'Armée, l'Aviation et la Marine.

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